Je fais les poussières de la table basse, je soulève le bouquin: le titre m'interpelle. Journal d'un Corps. Tiens, c'est du Pennac, ça fait une paye que je n'en ai pas lu! Fissa je tourne le bouquin, je lis en vitesse la quatrième de couv', ça a juste l'air fascinant. Plus tard, j'achèterais le livre et je serais juste dévorée par ma lecture au point d'y penser tout le temps.
Le livre, comme son titre l'indique, est le journal d'un corps tenu par un homme de ses 13 à 87 ans. Il y raconte ce que son corps vit, ce qu'il ressent au dedans.
Très peu d'état d'âmes mis en avant, juste l'histoire d'un homme racontée au travers de son corps.
Ce qui m'a poussée à lire ce livre était de savoir ce que les hommes que je connais ont pu ressentir et ressentent encore au cours de leurs vies. J'avais la curiosité non malsaine de vouloir accéder à ce qu'il y a de plus intime.
La découverte de la sexualité, la vitalité, le vieillissement.
Pennac m'a offert une visite guidée du plaisir et parfois de l'embarras d'être un homme. De l'encombrement parfois pesant de la carcasse en vieillissant. Des souvenirs d'une énergie absolue quelques années plus tôt.
Le livre est très dense. La lecture est fluide et j'ai apprécié l'effort qui a été fait sur le style évolutif de la narration. Le narrateur ne s'exprime pas de la même manière à 20 ans qu'à 60 ans.
Il faut, bien entendu, s'attendre à des moments crus, parce que la vie est faite de moments où le corps est juste l'évidence absolue. Le corps est parfois dans l'instant, et l'illustration de ces moments d'immédiateté est parfaitement retransmis.
Vous l'aurez compris, ce journal m'aura possédé corps et âme le temps de sa lecture. Le corps est quelque chose qui m'attire par sa complexité de fonctionnement et sa relation étroite avec l'intellect.
Bonne lecture à vous!
